Les produits « Made in France » sont à l’honneur dans les commerces du nord de l’Isère depuis deux ans et demi. Une consommation citoyenne qui permet de maintenir et créer des emplois dans l’Hexagone.
Valoriser dans les commerces du nord de l’Isère les produits fabriqués en France ! Cette initiative de la chambre de commerce et d’industrie du Nord-Isère aurait fait plaisir à Arnaud Montebourg, l’ancien ministre du Redressement productif, qui s’était érigé en ambassadeur du « Made in France ». Depuis deux ans et demi, une trentaine de commerçants arborent dans leur vitrine un petit chevalet sur lequel est écrite la mention « Mon achat crée mon emploi » à côté de chaque produit fabriqué ou transformé dans l’Hexagone. « Si on veut créer de l’emploi pour faire reculer le chômage, il faut créer du travail. En vendant des produits fabriqués en France, les commerçants donnent du travail à nos entreprises », explique Pierre Pollard, vice-président de la Chambre de commerce Nord Isère en charge du commerce, à l’origine de cette initiative.
Les consommateurs isérois disposent d’un large choix de produits proposés via les différents commerçants participant à cette opération : chaussures, linge de maison, horlogerie, optique, jouets… Et le « Made in France » fait recette ! « Nous avons constaté lors d’une enquête réalisée auprès des commerçants que 9 clients sur 10 privilégiaient les produits français lors de leurs achats », observe Pierre Pollard qui espère développer cette initiative citoyenne au sud de l’Isère et dans le département voisin de l’Ain.
Témoignage
Catherine Chanove n’a pas hésité une seule seconde quand la chambre de commerce Nord Isère lui a présenté le dispositif « Mon achat crée mon emploi ». Installée à Vienne depuis neuf ans, cette commerçante privilégiait en effet depuis l’ouverture de son magasin « Poisson d’avril » la vente de jouets fabriqués en Europe qui représentent pas moins de 65 % de ses produits, les créations de l’Hexagone pesant quant à elles 15 %. « J’aime jouer la carte de la proximité », explique cette chef d’entreprise qui travaille avec ses deux salariés. « Pour moi, c’est la garantie de la qualité, de la transparence, de rapports simples avec les fournisseurs que l’on connaît bien. »
Les produits européens représentent 65 % des articles vendus par Catherine Chanove.
Toupies et jeux de société du Jura, doudous de Lyon, poupées fabriquées près de Metz séduisent les clients qui privilégient la provenance et la qualité des produits lors de leurs achats. Même si les prix sont supérieurs aux articles asiatiques. Mais la donne change en la matière comme le rappelle Catherine Chanove : « L’écart de prix s’est réduit. Il est désormais inférieur à 10 % alors que des écarts de 25 à 33 % étaient constatés il y a quelques années. Mais le coût du transport de l’Asie vers l’Europe a progressé tout comme les salaires. Et les industriels français ont également consenti des efforts en diminuant leurs marges. »
Au fil des salons professionnels et de ses recherches, la commerçante parvient à trouver des fournisseurs de produits que l’on croyait disparus comme ce fabricant de doudou implanté en Bretagne qui vendait aux Etats-Unis. Mais la quête est difficile. « J’aimerais bien faire plus mais j’ai des difficultés à trouver de nouvelles entreprises. »
